Et vous, connaissez-vous L’Océane ?

Il y a 28 ans, Françoise Gossiaux, fondait la poissonnerie L’Océane, gérée aujourd’hui de main de maître par ses enfants, Julie et Adrien. De Stockay Saint-Georges jusque Eupen, en passant par Soheit-Tinlot et Chênée, leur réputation n’est plus à faire sur ces marchés de la province de Liège ni dans notre commune où l’équipe a fixé son atelier, depuis 11 ans déjà, pour le bonheur des Villersois.e.s.

Rencontre décontractée ce lundi 19 février 2018, avec Adrien Gossiaux, 42 ans.

Pourquoi avoir fait le choix de vous installer dans le zoning de Villers-le-Bouillet, un zoning dit « industriel » ? Cela n’a pas représenté une difficulté lors de l’installation, notamment pour la vente des produits frais au détail ?

Quand nous nous sommes installés, notre but premier n’était pas de faire de la vente au détail, les marchés restent notre pôle principal de vente. Nous cherchions avant tout à agrandir notre atelier de transformation de produits car nous manquions de place dans l’atelier de notre maison, à Antheit. Le choix du zoning de Villers-le-Bouillet a surtout été motivé par les facilités de mobilité que l’emplacement proposait, aussi bien pour nous, qui nous déplaçons sur les marchés avec le camion, que pour nos fournisseurs et notre clientèle horeca qui peuvent plus facilement nous rejoindre. Afin d’en faire profiter une clientèle plus locale, nous proposons nos produits aux particuliers ici à Villers-le-Bouillet.

La poissonnerie est un métier assez complexe, où la réputation se joue surtout sur la fraîcheur ou la variété des poissons vendus. Est-ce plus compliqué aujourd’hui d’être renommé dans le domaine ?

C’est clair que le poisson est un produit délicat et que le respect de la chaîne du froid est primordial. Pour nous, la qualité de nos produits est essentielle. Nous travaillons avec cinq fournisseurs pour un arrivage journalier et nous sélectionnons les meilleurs produits. Toutes nos préparations sont faites en notre atelier, c’est pour nous le meilleur moyen d’en contrôler la qualité et la fraîcheur. Nous fabriquons au fur et à mesure de nos besoins, sans additifs ni conservateurs.

Y a-t-il des formations particulières pour devenir poissonnier ?

Plus maintenant. Dans les formations aux métiers de bouche, notamment pour le service traiteur, il y a un cours sur la découpe du poisson, mais rien d’autre. J’ai déjà reçu des propositions pour enseigner mais je suis trop difficile (rires) et puis il faudrait que je trouve du personnel pour me remplacer, ce qui n’est pas simple. Former quelqu’un dans notre métier demande beaucoup d’énergie, il faut du temps pour apprendre et de la motivation sur le long terme.

C’est donc un rythme de travail relativement intensif.

En effet mais on aime ce qu’on fait. Avec le temps, nous avons appris à revoir certaines priorités. Nous avons sélectionné les marchés que nous voulions vraiment garder pour adapter nos horaires et garder une vie de famille. Et puis, nous travaillons dans une bonne ambiance avec une équipe bien rodée : il y a ma sœur et moi, Annick, Fabrizia et William, qui nous a rejoint depuis un an. Mes parents nous donnent un coup de main de temps à autre. Nous nous entendons tous très bien et c’est cette politique de petite entreprise familiale plus proche des clients que nous voulons garder et qui rend le travail agréable.

Avec la lutte contre la pêche intensive et les normes qui limitent les variétés de poisson, avez-vous été forcés d’adapter votre étal ou faites-vous face à des difficultés d’approvisionnement ?

Il y a bien entendu des poissons que l’on trouve moins facilement, si un produit est manquant, on propose toujours une bonne alternative. Mais, de manière générale, la réglementation joue en notre faveur : elle nous permet de proposer des produits de qualité. Les gens sont ouverts aux problèmes de la surpêche et des pêches réglementées, ils sont plus attentifs qu’auparavant, notamment pour acheter des poissons de saison.

Et le poisson d’élevage, est-ce une solution ?

Dans certains cas, bien sûr, comme pour la truite ou le saumon. Mais attention : poisson d’élevage ne veut pas forcément dire poisson de qualité. C’est pour cela que nous sommes très attentifs aux produits que nous proposons au client : par exemple, nous travaillons avec le même élevage de saumon norvégien depuis 20 ans car nous savons que c’est un produit de qualité que nous pouvons vendre à un prix plus démocratique qu’un saumon sauvage ou qu’un saumon écossais label rouge.

Et pour la truite ? Celles que vous vendez ne viennent pas de Belgique, pourtant, ce sont des poissons d’eau douce que l’on peut élever chez nous…

Par le passé, nous avons vendu des truites provenant d’un élevage belge. Mais, après avoir repéré plusieurs fois des problèmes avec certains poissons et, après des retours négatifs de clients, notamment sur le goût de vase des truites, nous avons décidé de proposer un produit danois de meilleure qualité. Nous cherchons avant tout à satisfaire le client.

Petite question qui me démange : est-ce que le poissonnier est aussi pêcheur à ses heures ?

(rires) Je n’ai pas vraiment le temps d’aller à la pêche. Et de toute façon, je suis meilleur poissonnier que pêcheur. La dernière fois que je suis allé pêcher en étang, mon voisin a pris poisson sur poisson et moi… rien du tout ! (rires)

Merci à Adrien Gossiaux de nous avoir ouvert les portes de son atelier le temps de cette interview.

Le petit plus épinglé par la rédaction

Les petits enfants sages auront peut-être la chance de piocher dans le pot à chiques. Pour les grands, ce sera un petit citron offert pour accompagner le poisson qui sera proposé.

Et, à la poissonnerie L’Océane, on peut aussi apporter ses propres contenants pour emporter son poisson 😉

Retrouvez l’équipe de L’Océane à Villers-le-Bouillet le jeudi de 14h30 à 18h30 et le samedi de 9h à 13h – Sur les marchés de Chênée (mardi matin), Soheit-Tinlot (mardi après-midi), Eupen (mercredi matin) et Stockay Saint-Georges (jeudi matin).

N’hésitez pas à consulter leur site internet ainsi que leur page Facebook !

Reporters en herbe :

Marie Vandeuren et Donat Delhaye