Et vous, connaissez-vous « Au Top’in en Bourg » ?

Ce mois-ci, nous nous sommes rendus au coeur du village de Vaux-et-Borset, dans les locaux de l’ASBL Ressourç’âge qui accueille, depuis le 24 mars 2018, l’épicerie coopérative « Au Top’in en Bourg ». Michaël Gyen, l’un des membres fondateurs de l’épicerie, a accepté de nous parler de ce beau projet, tout en servant les clients.

Commençons par la genèse du projet : d’où est venue l’idée d’une épicerie coopérative?

Recréer une épicerie dans le centre du village est une idée que nous avions depuis plusieurs années déjà . Mon épouse Alexandra et moi avons d’abord participé aux distributions de « La Ruche qui dit oui » mais nous avions envie d’avoir plus de contacts avec les producteurs et les habitants.

Le 20 janvier 2017, nous avons organisé un apéro et une petite enquête a été proposée aux participants sur ce qu’ils imaginaient pour recréer du lien dans leur village. Plusieurs idées ont été évoquées et c’est celle de l’épicerie qui est arrivée en tête.

Nous avons lancé un appel auprès de notre liste de contact et une équipe de neuf personnes s’est constituée. Il a fallu un an de réflexion, notamment sur les types de part à proposer ainsi qu’un travail administratif assez long, mais bien obligatoire, d’écriture des statuts et de la charte des producteurs. Il a également fallu trouver des fonds : nous avons rempli l’appel à projet « Vis mon village » de la Fondation Roi Baudouin et nous avons ainsi obtenu des subsides pour nous lancer.

Nous avons signé les actes devant notaire le 24/01/2018 et ouvert officiellement le 24 mars 2018.

Combien y a-t-il actuellement de coopérateurs ? Et quels sont les différents types de part qui permettent de le devenir ?

Actuellement, il y a 35 coopérateurs.

Il y a les parts de types A : ce sont celles des membres fondateurs, des gens qui se sont réellement impliqués, depuis le début, dans la construction du projet. Les parts de types B sont au prix de 50€ : ce sont celles des producteurs et des coopérateurs qui s’engagent à donner trois heures par mois de leur temps pour aider à tenir l’épicerie car c’est un projet que nous voulons participatif. Les parts de type C sont des parts de soutien à la coopérative et elles coûtent 100€.

Devenir coopérateur donne droit à 5 % de réduction à vie sur tous les achats et, quand ceux-ci sont réguliers, les 100€ investis sont vite rentabilisés.

Quels sont les produits proposés à l’épicerie ? Et d’où proviennent-ils ?

En tant que membres de la coopérative, nous choisissons nos fournisseurs sur base d’une charte que nous avons tous signée pour garantir que les produits que nous vendons soient de qualité et locaux, qu’ils respectent l’environnement et l’être humain. Quand c’est possible, nous privilégions le bio.

Nous avons actuellement 34 fournisseurs. Les fruits et les légumes que nous vendons sont produits par Cédric Saccone (la Ferme Au Moulin à Remicourt). Nous avons des produits qui viennent de notre commune : des jus des « Délices de Marie », les produits laitiers de la « Ferme des Cotaies », le miel du « Petit Peuple du Verger » ; la boucherie Carrier propose de la viande sur commande au même prix qu’à la boucherie et, depuis peu, nous avons aussi de la charcuterie disponible directement à l’épicerie. La bière artisanale est produite à Amay, le Moulin du Stwerdu (Fallais) nous fournit en huile. Nous avons aussi des pâtes, du thé, la farine mélodieuse produite par Natagora, des pains BIO artisanaux… Ainsi que des produits non alimentaires d’entretien ou cosmétiques.

Mais la liste est trop longue, le mieux, c’est de venir les découvrir sur place ! (rires)

Que réponds-tu aux gens qui pourraient dire que les produits proposés sont trop chers ?

Tout dépend de la comparaison et des choix que l’on veut faire : nos prix sont en effet plus élevés qu’en grande surface mais ils sont moins chers que dans d’autres associations qui servent de relais aux producteurs. Notre volonté est que les producteurs soient rémunérés correctement par rapport au travail qu’ils fournissent et de remettre en avant l’économie directe et locale. Nous avons également des charges inhérentes à la tenue d’une épicerie (loyer, eau, électricité, internet, bancontact, comptable…) qu’il faut pouvoir payer.

Notre but n’est absolument pas le profit à tout prix mais nous visons tout de même la rentabilité pour que le projet puisse perdurer.

Avez-vous des projets pour développer l’épicerie et sa visibilité ?

Nous avons envie de proposer des animations et des activités en partenariat avec l’ASBL Ressourç’âges. Nous avons déjà commencé en organisant maintenant le Repair Café, tous les derniers samedis du mois, en même temps que l’ouverture de l’épicerie. Nous réfléchissons activement à la possibilité d’organiser des ateliers culinaires, des projections de film. Nous envisageons également de devenir partenaires du Val’Heureux.

Mais surtout nous avons envie de profiter de l’ouverture du vendredi pour créer des moments de convivialité.

Le but de nos interviews est aussi d’apporter de la visibilité et de l’aide aux acteurs économiques locaux de notre commune. As-tu une demande particulière à formuler ?

Ce dont l’épicerie a besoin actuellement, c’est de nouveaux coopérateurs qui la rejoignent et qui viennent acheter. C’est la fréquentation qui fera tourner efficacement le projet. Les coopérateurs ne sont pas obligés d’être acteurs du projet et, s’ils choisissent de l’être, il y de nombreuses petites tâches et actions à réaliser en marge de la tenue de l’épicerie lors de l’ouverture.

Justement, avant de conclure, peux-tu nous rappeler les horaires de l’épicerie ?

Nous sommes ouverts trois fois par semaine, le mardi de 16h à 19h, le vendredi de 17h à 19h et le samedi de 14h à 18h.

Un grand merci à Michaël d’avoir pris le temps de répondre à nos questions et de nous avoir fait découvrir les produits de l’épicerie auxquels nous avons été incapables de résister !

L’épicerie « Au Top’in en Bourg » se situe place Grangagnage n°4 à Vaux-et-Borset. N’hésitez pas à aller y faire un tour : comme nous, vous vous laisserez tenter !

Si vous souhaitez plus d’informations sur le projet, les types de parts, les producteurs, rendez-vous sur site internet de l’épicerie ou sur la page Facebook .

Reporters en herbe : Marie Vandeuren et Donat Delhaye